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Zoom sur : DOVO
   10/15/2019 00:00:00     Rasage , Pour les pros    0 Commentaires
Zoom sur : DOVO

DOVO, c’est avant tout l’histoire d’une entreprise allemande qui doit sa réputation à des produits de qualité qu’elle fabrique depuis 1906 : le coupe-choux, se plaçant ainsi comme l’un des principaux fabricants mondiaux.

Une entreprise historique

L’entreprise DOVO ouvre donc en 1906, fondée par Mr Dorp et Mr Voos. A l’époque, elle emploie 13 salariés et produit… des rasoirs. Le business marche bien et est racheté par Fritz Bracht peu avant la Seconde Guerre Mondiale, Mr Dorp et Mr Voos souhaitant prendre leur retraite.

La marque est alors connue outre Atlantique et a su s’imposer sur les marchés Nord Américain et d’Europe de l’Ouest.

Suite à la mise en production de rasoirs électriques, l’entreprise décide de se lancer dans la production de ciseaux pour cheveux après s’être renseigné sur ce produit en parlant avec certains clients de salons de coiffure. Un nouveau modèle de ciseaux sort alors avec des formes courbées et des lames légèrement plus fines. Cette paire de ciseaux va remettre l’entreprise sur de bons rails après 1945. 

En 1951, l’entreprise peine à se renouveler, arrive alors Ernst Kirschbaum qui redonne un coup de boost à l’entreprise et lui permet de croître bénéfiquement. L’entreprise produira différents types de produits et essaiera des gammes assez variées.
En 1985, le fils d’Ernst Kirschbaum, Markus, reprendra l’entreprise suite au décès de son père. Il est alors la troisième génération à la tête de DOVO. 

C’est en 2013 que l’entreprise retourne vers ses origines : la production de coupe-choux. Cette activité redevient le fer de lance de l’entreprise. Depuis, l’activité de DOVO ne cesse de croître. 

Une fabrication de produits de qualité

Basé dans la région de Solingen, réputée pour être le fief de la coutellerie allemande, l’entreprise a su tirer partie du retour de l’engouement pour le rasage masculin pour se développer et passer de 3 salariés au début des années 2000 à une vingtaine aujourd’hui ! La très grande majorité du travail est effectué à la main, et chaque atelier a un rôle qui lui est propre au sein de l’usine, avec par exemple un atelier pour le polissage, un autre pour l’aiguisage ou encore un pour la teinte des produits.

Les coupe-choux, ces rasoirs à la lame repliable et au manche allongé avaient en effet presque disparu à la moitié du XXème siècle, remplacés par les rasoirs jetables et les rasoirs électriques.

Depuis peu, l’homme s’intéresse de nouveau à la technique du rasage et y consacre un peu plus de temps. Tous les gestes qui lui sont nécessaires et la préparation du matériel en font un moment très particulier, en opposition au début du XXIème siècle où le but était de gagner le plus de temps possible lors du rasage.

Grâce à ce regain d’intérêt pour le rasage traditionnel masculin, qui se remarque principalement aux Etats-Unis et en Europe, la production annuelle de DOVO est passée de quelques milliers à plusieurs dizaines de milliers d’unités fabriquées aujourd’hui. La qualité de production reste pourtant la même puisque l’entreprise accorde un soin tout particulier à proposer des coupe-choux travaillés et dotés d’une réelle valeur manufacturière. Tout cela grâce à une maîtrise des salariés qualifiés, qui produisent de véritables bijoux manufacturiers et savent travailler la matière pour en tirer toute sa quintessence. Le processus de production des objets DOVO va au delà d’un simple respect du cahier des charges, ce sont avant tout des produits travaillés avec le défi de respecter l’héritage des techniques de manipulation transmises de génération en génération, tout en les améliorant.

Les étapes de fabrication

Etape 1 : Fabrication de la lame

Le lopin (morceau d’acier destiné à être façonné) d’un diamètre de 10mm va être chauffé pour être forgé par estampage avec un marteau pilon, afin de lui donner la forme de la lame. Il sera ensuite ébarbé (pour retirer l’excès de métal) et percé (pour l’axe riveté). L’opération de trempe des lames est très importante, celles-ci étant chauffées de 810°C à 1040°C en fonction du type d’acier. Elles sont ensuite plongées dans une huile froide (c’est ce qu’on appelle la trempe à l’huile). Les limites de température sont très importantes et font partie du savoir-faire d’ouvriers expérimentés. L’étape suivante consiste à recuire la lame à 200°C (opération de revenu) pour lui donner élasticité et résistance. Les tests de dureté selon les normes Rockwell (HRC) sont une garantie pour le tranchant de la lame et l'affûtage à venir.

Etape 2 : Évidage de la lame

L’évidage s’effectue sur des machines spéciales en 15 étapes environ. Le diamètre de la pierre à meuler détermine l’évidage souhaité. Les étapes suivantes consistent à meuler la soie et le dos de la lame, puis le tranchant est travaillé manuellement jusqu’à lui donner l’épaisseur d’une lame de rasoir classique (0.1mm). Lors de l'affûtage final la lame se pare d’un « fini » mat uniforme. Le travail du graveur consiste alors à décorer la lame de gravures au laser et éventuellement de dorures. 

Puis, la dépose d’une couche galvanique requiert un travail minutieux au moment de la phase de nettoyage et de l’application d’un vernis. 

Etape 3 : Assemblage avec la chasse

Les 2 côtés de la chasse à rasoir - faits de bois dur résistant à l’eau, de corne ou d’acrylate (imitation d’écaille, de nacre…) - sont alors réunis par des rivets en maillechort pour permettre à la lame de venir se loger au centre de la chasse. Le rasoir est à nouveau affûté (sur une pierre et sur un cuir) puis contrôlé par des ouvriers très expérimentés. Le polissage final de la chasse, le nettoyage, le graissage et l’emballage clôturent les opérations.

Source des étapes de fabrication : © DOVO

Une large gamme de produits

Le catalogue de la marque est assez développé avec de nombreux produits tournant autour du rasage. On retrouvera donc différents univers : 

  • Les instruments à effiler et à raser 

  • Les blaireaux 

  • Les rasoirs

  • Les cuirs à rasoir 

  • Les trousses de rasage 

  • Les ciseaux pour le nez et la moustache

La marque propose de très nombreux coupe-choux, réalisés en divers matières et de formes différentes, certains manches seront ainsi composés en résine, en bois, en corne ou même en perle. Les lames quand à elles sont parfois incrustées d’or ou d’autres matériaux nobles qui viennent réellement embellir l’esthétique de l’objet. Certains nez quand à eux seront carrés, d’autres ronds ou crochus ou encore français ou espagnols (lire notre article pour en savoir plus sur les différents nez). Vous l’avez compris, le catalogue de DOVO est largement fourni, et la marque fait partie des plus grands distributeurs de coupe-choux au monde. 



Rasoir coupe-choux “Ebène” avec chasse en bois d’ébène et nez carré

Rasoir coupe-choux “Olivier” avec chasse en bois d’olivier et nez rond

Rasoir coupe-choux “Bergischer Löwe” avec chasse en corne de boeuf et nez espagnol

Rasoir coupe-choux “Special” avec chasse en résine et nez rond


Le prix d’achat d’un DOVO pourrait rebuter, avec des prix commençant à près de 100 €. Pourtant, un coupe-choux DOVO est fait pour durer toute une vie (voire plus !) et l’investissement s’avèrerentable lorsque le rasoir est bien entretenu. Au delà du produit, c’est tout le rituel qui gravite autour qui pousse de plus en plus les hommes à se tourner vers ce produit de rasage traditionnel incontournable.

Retrouvez une grande partie des rasoirs coupe-choux DOVO sur le site Art du Barbier.

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