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En finira-t-on avec l’amalgame barbe & terrorisme ?
   01/12/2018 00:00:00    0 Commentaires
En finira-t-on avec l’amalgame barbe & terrorisme ?

La barbe, signe ostentatoire d’une radicalisation exhibée ?

La question paraît extrême. Un tel raccourci ne peut être rationnel, bien au contraire. Pourtant, en 2015, la Chine a interdit le port de la barbe et de la burqa. L’objectif ? Freiner la montée de l’islamisme radical. Assimilant la barbe longue à un acte politique, les autorités de la province du Xinjiang*, au nord-ouest de la Chine (localité de Hotan) sont même allées encore plus loin…*
Barbe et terrorisme : stop aux amalgames
Source : Reuters/Nir Elias

En février 2017, les autorités de la localité de Hotan ont ainsi mis en place un système de récompenses visant à pousser les citoyens à dénoncer leurs compatriotes barbus suspectés de dérives islamistes. Un fonds de 100 millions de yuans (soit quelques 13,7 millions d'euros !) permet depuis le début d’année de féliciter ceux ayant eu “le courage” de dénoncer les barbes “anormalement longue”.

Gagner 275 €** en dénonçant un barbu supposé extrémiste...  Vue d’Europe, cette réglementation on ne peut plus floue, a tôt fait de choquer. Pourtant, même en Occident, la barbe, bien qu’elle soit aujourd’hui largement portée, et ce quelque-soit la profession, l’âge ou la religion, est encore bien trop souvent assimilée à l’islamisme radical.

Une affaire encore en cours*** montre que la France n'est pas toujours aussi laïque qu'elle prétend l'être : après les attentats du 13 novembre 2015, quatre agents de confession muslmane de l'aéroport d'Orly se faisaient licenciés pour "faute grave". Leur tort ? Avoir refuser de raccourcir leur barbe ! Les quatre hommes accusent leur employeur, la société Sécuritas, de discrimination religieuse et licenciement abusif. Le conseil des prud'hommes de Bobigny, qui devait prendre sa décision début janvier 2018, a fait appel à un magistrat professionnel pour une nouvelle audience, qui n'aura probablement pas lieu avant un an.  

STEPHANE DE SAKUTIN/AFP

Stéphane de Sakutin, AFP

Médine, rappeur français, a d’ailleurs chanté sa colère contre ses préjugés discriminants :

 

Art du Barbier soutient les barbus contre la “barbophobie” !

* Région au nord-ouest de la Chine, où les tensions entre les Hans (Chinois de “souche”) et la communauté musulmane turcophone des Ouïghours.

** Selon Le Quotidien de Hotan, un journal local.

*** Source : Licenciés pour leur barbe, leur procès est renvoyé devant un juge professionnel, 10/11/2018, lefigaro.fr 




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